Mathan Forrivier

III. Présentation du Pouvoir

Certains maîtrisent le feu avec la plus grande classe et la plus grande agressivité. D’autres la glace avec une adresse tout à fait exaltante. Je ne fais rien de tout cela, non… Ce que je maîtrise est bien plus… sournois, selon certains. Subtil, si vous me demandez. Le son. Pas la céréale, je vous préviens. J’apprécie plus que tout l’amplifier pour porter à mon oreille les plus secrètes des réunions, ou le diminuer jusqu’à, presque, le faire disparaître, pour mes seules oreilles. Et toute la gamme entre-deux, bien évidemment. Je peux le distordre pour donner l'impression qu'il vient d'un autre endroit que celui dont il est originaire, aussi, mais c'est terriblement épuisant. C’est une affaire d’ondes, paraît-il… Je travaille à l’améliorer pour le faire disparaître complètement, mais… Il s’accompagne bien souvent de migraines. Quand on dit qu’avoir un sang pur est un avantage. Ne les croyez pas, ils mentent tous.

IV. Apparence & Personnalité

« Le Dévot Forrivier est le plus charmant des hommes. Il possède des manières qui vous flattent et vous font vous sentir importante. Ses larges épaules sous ses manteaux de cuir, sa haute carrure, cette barbe finement taillée, ces cheveux qui lui effleurent les épaules, ce visage fin…  Ses vêtements magnifiquement coupés, dans les meilleurs tissus… Un régal pour les yeux. Et que dire de sa voix profonde ? » Propos recueillis de la bouche d’une bourgeoise de Fallriver

« Une vraie loque de la Fosse, ce type. Toujours des guenilles sales sur le dos, le dos voûté, une barbe mitée, pieds nus. Et surtout, surtout, jamais sans sa bouteille. Je vous le dis, il pue le caniveau ce gaillard. Bien dommage, il est grand, il a l’air fort, il pourrait faire quelque chose de sa vie, dans les champs… Mais les filles se plaignent tout le temps de ses mains baladeuses et de ses blagues salaces… C’est pas pour rien qu’on l’appelle Rivière. Des rivières de vinasse, et des rivières de femmes…» Propos recueillis auprès d’un aubergiste de Pride

« Une attitude presque outrageuse, mais il sert la Sybille de toutes les façons possibles et imaginables. Ou inimaginables, d'ailleurs. Difficile de savoir s'il est sérieux ou se moque, s'il dit la vérité, u un mensonge habilement brodé, s'il est le Dévot exemplaire que nous attendions, ou s'il n'est que le vulgaire pécore que sa naissance laisserait imaginer. En un mot, c'est un escroc. » Extrait d'une discussion entre deux Dévots, au détour d'un couloir du Temple

V. Historique

Naître à Pride ou naître au fin fond du Quatrième Plateau. Ce n’aurait probablement pas dû avoir d’importance. Mais soyons honnête. Dans ce monde, ce qui définit votre classe sociale, votre prestance… C’est la luminosité sous laquelle vous avez vu le jour. J’ai colporté moi-même des centaines d’histoires différentes sur mes origines mais… saurez-vous démêler le vrai du faux ?

Ma mémoire est faite de sons. Je les ai toujours aimés. J’aurais probablement pu être musicien. Mais ça ne se faisait pas trop, sur Emmercar. Par chez nous, les gens vendaient des histoires, vendaient des mensonges, vendaient des légendes et de l’espoir. De la haine, parfois. Ralliez-vous autour des Pères et Mères, luttez contre les méchants exilés du Cinquième Plateau. La bonne blague. Je suis sûr d’avoir vu plusieurs autres habitants graver les noms eux-mêmes sur les tombes. Et quand tout le monde autour de vous ment et escroque, comment, au juste, êtes-vous censé devenir un respectable musicien ? Je vous rassure, ce n’est pas une idée qui m’a titillé longtemps. Dès que mon… pouvoir est apparu, j’ai commencé à haïr le moindre éclat de voix. Puis à m’énerver au moindre murmure inaudible. Je peux vous assurer que la seule chose qui m’a maintenu et amusé, en attendant mes douze ans et la perspective d’être « formé », c’était d’apprendre tous les sales petits secrets de tous. Oh, des choses insignifiantes, la plupart du temps. Mais placées au bon moment, même les informations les plus banales peuvent faire mouche. Je n’ai jamais eu l’occasion d’utiliser la plupart d’entre elles. Un regret de ma jeunesse. Le seul ? Allez savoir…

Entre ces sons colorés, ces sons trop forts, ces sons effacés, j’ai quand même fini par l’atteindre, cet âge fatidique. Si je vous parle du voyage, vous ne me croirez pas. Mais nous avons croisé un Dévot. Mais si, vous savez, ces gens qui servent la Sybille, le cerveau complètement vide et l’air béat. Oui, voilà, ceux-là. Je n’écoutais pas, je le jure sur la figure de la Grande Prêtresse… Elle va finir par m’en vouloir, le jour où elle attrapera la petite vérole. Je devrais jurer sur son cul de bébé, on le voit moins souvent. Mais je voudrais pas manquer de respect, vous comprenez… Je disais donc… Ah oui. Je n’écoutais pas, mais j’ai entendu. Il était un peu moins benêt qu’il en avait l’air, l’animal. Et il avait l’air d’en connaître, des informations. Alors, ni une ni deux… J’étais jeune, encore. L’art et la manière ne sont venus que bien plus tard. Mais il me connaissait désormais…

J’ignore ce que les rumeurs disent sur la Sybille, ou sur l’entrée en fonction des Dévots. Je suis tenu au secret, comme… la plupart d’entre nous. De mon instruction à la Capitale, jusqu’à ma « prise de fonction » effective, je ne dirai rien. Si ce n’est que j’ai été séduit, dans plus d’un sens du terme, par la Grande Prêtresse. Nous sommes une communauté soudée et tendue vers un même but, avec les méthodes les plus justes et loyales que vous pourriez imaginer. Ce sourire ironique n’existe que dans votre imagination. Croyez-moi, ces histoires de réseau d’informateurs ne sont que des rumeurs. Nous voyageons pour apporter la parole du Tal. Toute autre vue, politique, marchande, toute prise d’information sur de quelconques Valyriens serait… ridicule, au bas mot. Oui, vraiment. Ce n’est pas parce que je leur dois mon éducation, mes bonnes manières, et mes beaux vêtements que je serais prêt à tout pour eux… Il faudrait veiller à ne pas pousser la plaisanterie trop loin, malgré tout…

C’était vraiment intéressant de parler avec vous autour de cette bonne flasque, croyez-moi. J’en suis réchauffé de l’intérieur. Maintenant, si ça ne vous dérange pas, je crois qu’une des serveuses n’attend plus qu’un sermon très spécifique et un enseignement approfondi sur les voies du Tal… C’est dur d’être Dévot, un sacrifice de tous les instants…

VI. Et le joueur, c'est qui ? n_n