Le terme « Hommes des Champs » rassemble en réalité tous les Valyriens dont le travail est étroitement lié avec la terre, aussi bien les hommes que les femmes. Communauté « moderne » et désirant tendre vers le progrès, elle fut la première à délaisser le troc pour un commerce basé exclusivement sur un système d'achats et de ventes. Les Hommes des Champs sont certainement parmi les plus influents du Val, au même titre que les Marchands ou les Héritiers. Ce sont eux qui fournissent la nourriture. Sans eux, la société courrait inéluctablement vers un désastre monumental. On distingue plusieurs types d'Hommes des Champs :

- Les koulaks sont les plus influents. En effet, ils élèvent du bétail et la viande coûte extrêmement cher au Val, en raison du manque d'espace. L'économie dépend en partie d'eux et de leurs ventes. S'ils sont moins nombreux, leur importance est considérable.
- Les fellahs cultivent légumes et fruits. Leurs haciendas sont plus petites, en revanche la main d’œuvre que cette culture nécessite est considérable.
- Les sylvizans sont les seuls Hommes des Champs à s'établir ailleurs que sur le second plateau. Certains s'approchent de la Sylve de Libre-Fauve pour y faire pousser des arbres, d'autres se contentent de bosquets de moindre importance.


Chaque famille d'Hommes des Champs possède une hacienda ; grand domaine utilisé pour l'élevage ou la culture du sol. Sur ces arpents de terre sont souvent construites de vastes villas, la plupart du temps éloignées des lieux d'habitation des serfs qui, eux, sont forcés de côtoyer les étables et les hangars où est rangé le matériel. Parfois, les haciendas atteignent des tailles si importantes qu'elles donnent l'impression d'être de véritables petites villes à elles seules. Les haciendas sont exclusivement rassemblées sur le second plateau, là où la terre vallonnée est la plus fertile.
Il arrive qu'une famille d'Hommes des Champs réside pendant plusieurs générations au même endroit, mais certains éleveurs de bétail préfèrent migrer afin de varier l'alimentation de leurs bêtes. Ils se déplacent alors en caravanes qui tiennent plus des maisons montées sur roues, en groupes de vingt à trente personnes, selon le nombre de serfs.


Contrairement aux enfants Marchands ou Héritiers, les jeunes Hommes des Champs ne sont pas élevés dans l'unique but de faire un mariage profitable pour leur famille. Très tôt, un précepteur leur enseigne à lire, écrire et calculer, puis leur mère (parfois le père préfère-t-il s'en charger lui-même, mais c'est plus rare) prend le relais et les initie à la tâche qui leur incombera plus tard. La comptabilité, le bien-être des terres ou du bétail, le respect des employés remplacent rapidement les matières purement scolaires. Dès leur retour de l'Académie -aux alentours de treize ans-, les héritiers et héritières complètent leur éducation par l'apprentissage du commerce en accompagnant l'un de leurs parents à plusieurs réunions où certains contrats sont signés. Dès leur dix-septième anniversaire, ils se chargent de gérer la moitié du domaine familial. Leurs parents commencent à partir à la recherche d'une femme ou d'un époux, mais cela ne deviendra réellement pressant que cinq ou six ans plus tard.

Le devoir principal d'un Homme des Champs est de faire grandir l'entreprise familiale, en signant les bons contrats et en concluant des marchés profitables. Pourtant, il s'avère que le bien-être des serfs vient juste après : les Hommes des Champs sont particulièrement attentifs à la santé de leurs domestiques, car ils ont su rester proches du peuple malgré leur réussite.


Il y a pour l'instant une famille d'Hommes des Champs :

- La Maison Sandremiël

Anciens commerçants, les Héritiers ont soit vu leurs affaires s'envoler en leur permettant d'accéder à la noblesse, soit un ami haut placé toucher deux mots en leur faveur au Conseil. Le fait est que, désormais, ils possèdent au moins un grand établissement, qu'il s'agisse d'un restaurant, d'un hôtel... voire d'un bordel pour les moins respectables. La populace considère les Héritiers avec jalousie, parfois avec dégoût et amertume. En effet, ces derniers donnent parfois l'impression de n'avoir aucun mérite malgré leur réussie : les rumeurs courent à propos de certaines familles, un membre du Conseil aurait favorisé leur entrée dans la noblesse. La définition souvent utilisée pour décrire les Héritiers résume bien le mépris du commun des mortels à leur égard : « Ils vivent, bouffent, se pomponnent et attendent que leurs parents meurent pour hériter. »

Pourtant, si c'est effectivement le cas pour certains, tous ne rentrent pas dans cette case : on reconnaît au moins quelques familles plus respectables qui ont travaillé dur, et sur plusieurs générations, pour arriver où elles en sont aujourd'hui.


Les plus anciennes familles Héritières ont depuis longtemps assuré leur pouvoir en faisant construire une villa à Hopefield ou en achetant une maison au centre de Pride, alors que les plus jeunes se contentent de louer un toit à leurs aînées. Toutes possèdent au moins un commerce, qu'il soit à proximité ou non de leur logement. Il peut s'agir d'une simple épicerie comme d'un institut de beauté, il n'y a pas vraiment de règles définies.


Cette communauté vit dans l'espoir de voir l'entreprise familiale atteindre des sommets. Pour cela, les jeunes filles se marient très tôt (elles sont considérées comme étant « vieilles filles » dès l'âge de dix-huit ans), de préférence à un déjà riche Marchand ou Héritier. Certains mariages sont arrangés alors que la jeune fille concernée n'est encore qu'un bébé, et il n'est pas rare de voir une adolescent au bras d'un homme d'une quarantaine d'années. Si la jeune fille ne reçoit aucune proposition de mariage, elle attire le déshonneur sur sa famille et quitte rarement sa chambre pour échapper à la honte. Les filles ne bénéficient pas d'une éducation aussi poussée que celle que peuvent recevoir les garçons, de sorte qu'il n'est pas rare de croiser une Héritière ne sachant compter au-delà de cent et lisant avec hésitation. En revanche, elle saura réciter sans aucun soucis les qualités d'une épouse de bonne condition. Les femmes Héritières ne sont guère plus que des objets interchangeables. Certaines vont jusqu'à s'habiller de manière que l'on jugeait indécente, et se poudrent le visage pour attirer l'attention des hommes. Si le seul héritier aux possessions familiales est une fille, c'est son fils qui héritera. En attendant qu'elle donne naissance à un garçon, c'est le mari de l'héritière qui gérera ses biens comme il le souhaite, au risque de dilapider sa fortune.

Pour les garçons, c'est différent : si leur éducation n'égale pas celle des Marchands ou des Hommes des Champs, elle est toutefois plus complète que celle des filles. Ils apprennent « sur le tas » à marchander afin de faire baisser les prix, et d'autres petits détails utiles, comme poignarder quelqu'un lorsqu'il a le dos tourné... c'est toujours utile pour se débarrasser d'un rival envahissant. Les Héritiers sont prêts à tout pour monter dans la société et pour s'enrichir. Si les plus aisés paient les services d'un tueur à gage ou d'un de leurs domestiques, les plus démunis sont généralement obligés de se salir les mains.


Il y a pour l'instant une famille d'Héritiers :

- La Maison Hurlevent

Comme leur nom l'indique, les Marchands ont fait fortune dans le commerce. Ils achètent, revendent (plus cher, de préférence), et participent ainsi à l'économie du Val. Les familles les plus ouvertes acceptent parfois de troquer certaines marchandises contre un ou plusieurs biens de personnes moins fortunées. Contrairement aux Héritiers, qui sont pour la plupart sans scrupules et ferait n'importe quoi pour parvenir à leurs fins, les Marchands sont plus mesurés. Ils représentent à eux-seuls tout ce qui caractérise la noblesse : élégance, distinction, parfois hauteur et dédain. À l'inverse des Héritiers, les Marchands ne sont pas dédaignés par le peuple : si celui-ci en a peur, il les respectent sincèrement. Les Marchands sont rusés, intelligents, parfois retors, mais jamais vulgaires ou violents (du moins pas en public).

Chaque famille marchande possède sa propre firme commerciale, bien qu'elles puissent co-gérer une seule entreprise à plusieurs. Il en faut pour tous les goûts : maroquinerie, tenture, transport...
Il arrive que les richesses des Marchands soient en grande partie « virtuelles », c'est à dire sous contrats. Certaines familles misent beaucoup sur un ou plusieurs projets, et si ces derniers ne se réalisent pas, il y a de fortes chances que les agréables donateurs perdent beaucoup d'argent.
Comme c'est dit précédemment, les Marchands sont les seuls nobles à accepter le troc plutôt que le commerce pur et dur. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que leur but est de faire du profit, aussi les trocs sont-ils parfois inégaux : les Marchands donnent au peuple crédule un objet de moindre valeur que celui qu'ils reçoivent en retours. Il leur arrive de faire de l'argent sur le dos des plus démunis.


Très respectés (voire craints?) par les autres communautés, les Marchands n'ont pas besoin d'intimider pour retenir l'attention. Très tôt, les enfants, garçons comme filles, sont élevés dans l'idée de devenir de fins négociateurs plus tard. Ils apprennent à tenir un livre de comptes, à marchander de façon diplomate, ainsi qu'à parader lors des soirées mondaines. À l'âge de quatorze ans, l'éducation des jeunes filles diffère de celle des garçons : dans le but d'obtenir l'éloge d'être une « femme du monde », elles apprennent patiemment la couture, la poésie, le chant, la musique, l'histoire, et même quelques fois le dessin. À l'inverse, les adolescents suivent un cursus moins artistique. Escrime, philosophie et mathématiques sont leur quotidien. Cette éducation extrêmement riche et sévère confère parfois aux jeunes gens une attitude snob qu'ils ne possédaient pas avant. Les jeunes filles se marient généralement entre seize et vingt ans.

Les femmes peuvent participer aux affaires de leur mari, puisque leur éducation le permet. Il arrive qu'un homme laisse son épouse gérer une partie de son entreprise au quotidien, voire son entièreté durant une absence. À l'inverse des Héritiers, où le rôle de la femme se résume à faire un bon mariage et donner naissance à un fils, les femmes Marchandes ont accès au commerce, aux comptes, et même aux négociations diplomatiques. Elles peuvent hériter en cas d'absence d'héritier mâle, et en aucun cas son mari n'a de droits sur ses biens. Les possessions des deux moitiés du couple sont soigneusement séparées.

Le but des Marchands est bien entendu de faire grossir l'entreprise familiale en effectuant d'intelligents marchés avec d'autres familles. Néanmoins, redorer le blason familial fait partie des choses importantes auxquelles tendent les jeunes gens : que leur nom inspire le respect, voilà leur véritable devoir.