Messages : 6 Date d'inscription : 29/09/2013 Age : 32
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Dim 29 Sep - 15:02
Attention: NSFW — +16, peut choqué. Je suis assez cru dans mon langage (et c'est nécessaire pour l'immersion/l'ambiance).
A savoir, la fiche n'est pas terminée — je n'aime pas du tout la fin de l'histoire du personnage et pense la modifier dès que j'ai des idées (si vous avez des idées, elles sont les bienvenues!).
Adèle Haag
« Qui fuit devant le danger, reste vivant pour se venger »
I. Fiche d'Identité
Surnom : Adhelaag, qui est son nom originel. Son apparence maladive lui vaut aussi tout une ribambelle de surnoms peu communs que l'on ne prononce pas en sa présence. Âge : 22 ans. Groupe : Populace (pour le moment?) Métiers : Sait tisser mais aucun pour le moment. Clan/Escouade : // Caste : Vorn.
II. Précisions & Détails
Famille : Ville de Naissance : Dédale. Ville de Résidence : Ridewall Richesses Familiales : // Possessions : Elle possède les habits du culte qu'elle a rapiécé et dont elle a enlevé les marques symboliques grâce à ses talents de tisserande. Elle n'a pas un sou en poche cependant. Aspirations : Asseoir le culte de Zandramas dans le Val, atteindre un statut social décent, s'éloigner de son passé.
III. Présentation du Pouvoir
Il y a des pouvoirs utiles, des moins utiles et des parfaitement futiles. Adhelaag a eu une certaine chance lorsque son don s'est développé, car elle lui a trouvé une utilisation très pratique pour convaincre ses opposants de sa toute puissance. Bien qu'elle ne soit pas capable de grand chose d'autres, Adhelaag peut envelopper ses interlocuteurs dans l'ombre la plus terrible, la plus étrange, la plus terrorisante. Elle est capable d'arracher à la lumière et à la chaleur ses victimes d'un simple regard. C'est d'autant plus particulier qu'elle peut envelopper dans la pénombre que ceux qu'elle décide: imaginons une salle de réception familiale. En grande discussion avec un conseiller, Adhelaag décide de lui laisser entrevoir la terreur et la mort. Il est soudainement enveloppé d'ombre, d'une brume aussi noire que la pois et ne voit plus rien devant lui: mais il est le seul à voir la pièce ainsi jetée dans la pénombre. Les autres convives continuent comme si de rien n'était à bavarder gaiement tandis que le conseiller resserre sa veste autour de son cou, glacé de terreur. Cependant, Adhelaag s'est vite rendue compte qu'elle ne maîtrisait pas son pouvoir suffisamment bien pour l'effectuer sur quelqu'un de trop éloigné, de quelqu'un qui n'est pas dans son champ de vision ou sur plus de cinq ou six personnes à la fois. De même, elle est incapable de maintenir l'illusion plus de quelques secondes, ce qui lui permet certes de fuir en temps voulu mais pas bien plus.
IV. Apparence & Personnalité
Il est toujours plaisant de faire circuler de nombreuses rumeurs sur nos congénères ; et ces rumeurs sont toujours plus écoutées lorsqu'elles parlent de destins funestes, de démons et d'ombres mortelles. Alors nécessairement, Adhelaag passe auprès de beaucoup comme une personne dont l'âme est aussi noire que le sont ses cheveux et aussi froide que le sont ses joues. D'autres, plus radicaux encore, soutiennent qu'elle n'a simplement pas d'âme et que c'est un démon et la mort incarnés. Le fait est que tous se trompent: Adhelaag est, comme vous et moi, tout à fait humaine. Elle possède ses propres envies, ses doutes, ses angoisses. Elle n'a simplement pas conscience du mal ou de la détresse de la même manière que le commun des mortels. Derrière ses larges yeux aux paupières boursouflées se cache un esprit lent et triste, mais en permanence à la recherche de réponses.
Adhelaag n'étant pas particulièrement douée avec une fine lame et son apparence étant de son avis, de toute façon repoussante, elle n'apporte aucun soin à ses cheveux noirs de jais, qui descendent dans sa nuque et son dos. Elle a tenté de les attacher en un chignon grossier en vain et cela ne forme qu'une queue de cheval rebondie, dont des dizaines de mèches partent en tous sens. Une majorité de ses cheveux reviennent dans ses yeux et sur ses joues, masquant son front. Son visage est blafard et émacié, sa peau d'une pâleur inquiétante renforçant ce sentiment de maladie qui s'échappe de sa personne. Ses sourcils sont minces et effilés tandis que son arcade est légèrement bombée. Son regard est froid et sévère, surmonté de cils courts et sombres. Ses iris larges et sanglantes sont placées sur des globes oculaires injectés de vaisseaux sanguins. Son nez est long, ses narines resserrées et son arc de Cupidon plat. Ses lèvres possèdent un volume quasi-inexistant qui rend son air triste et morne même lorsqu'elle sourit. Enveloppée d'une houppelande masquant son corps, son crâne et la majeure partie de son visage grâce à une capuche de cuir et de tissus noirs, il est difficile de deviner ses formes. Pourtant, sous les amples dégradés de vêtements, Adhelaag possède des seins galbés, des hanches larges et un ventre délicat, malgré sa fragilité. Elle n'a aucun muscle et ses jambes, cuisses comme mollets, tout comme ses bras, sont maigres et tremblants.
Elle s'avère froide et distante, méfiante voire paranoïaque envers tous, intransigeante quand il s'agit de discuter, sèche ou agressive face aux autres. Elle est d'un naturel sarcastique voire mesquin. On peut lire dans sa démarche et sa posture tout le poids de son passé, de ce qu'elle a enduré et endure encore. On lit dans ses yeux une haine sourde et injustifiée, il ne suffit que d'un regard pour la penser névrosée et violente — si le premier adjectif lui sied comme un gant, le second est bien plus ambigu. Elle préfère contourner ou éviter les problèmes qu'y faire face et fuit au moindre obstacle par nature. Adhelaag est dépendante du calme, de la solitude et de la nuit. Elle hait le jour comme elle s'exècre elle-même, elle fuit les humains dans la mesure du possible, et l'agitation l'angoisse. Elle est de fait farouche, solitaire, un brin peureuse voire paranoïaque, elle vit cachée, isolée du monde qui l'entoure. Elle est très peu sociable bien qu'elle soit capable de comprendre les gens et leurs besoins, leurs envies, leur logique.
V. Historique
- Acte I - Zandramas vous épie, filles de l'ombre.
La voilà née et diantre, quelle nouvelle déplaisante. Pas pour sa mère: oh, elle est bien heureuse d'avoir une seconde fille pour l'aider dans ses plans de contrôle du culte, mais son père lui, en est bien triste. Plus que triste ; il en est en colère. Il n'a pas signé pour ça, a-t-il envie de brailler, mais deux choses l'en empêchent: la première, c'est que ce serait l'un des plus gros mensonges possibles. Il le voulait cet enfant, tout comme le précédent, parce qu'il aime Adh et qu'elle le lui rend bien — au lit, quelle harpie! Quelle furieuse, quelle déchaînée! De jour? Un vrai monstre, mais quelle excellente protection à Dédale que d'avoir comme mentor une des plus grandes prêtresse de Zandramas. La seconde chose qui l'empêche de brailler ? Diable, ce putain de gosse, il hurle déjà à la mort et il n'a que quelques heures. C'est comme s'il savait ce qu'il allait advenir de lui. Il faudrait qu'il se taise: Adh a si bien caché ses deux grossesses, sa liaison avec lui. Le Temple ne voit pas du tout les enfants comme un bon droit. Si cette cervelle de Hobbe continue de hurler comme un cochon qu'on égorge, le culte leur tomberait dessus et les purifierait en bonne et due forme: chlap, un trou dans le thorax et on enlève ce qui sert pourtant beaucoup à garder les gens vivants. Quand il a dit oui à Adh, cette ombre néfaste qui circule dans les geôles avec la ferme intention de sacrifier trois ou quatre clampins dans la semaine en leur plantant les ongles dans la gorge et en souriant, il se doutait bien qu'il allait devoir endosser un rôle coriace: mais garder les gosses qu'elle lui vomit dans ce petit coin de grotte en espérant être suffisamment discret pour ne pas se faire trousser par tous les traîne-savates de la cité, il n'y était pas préparé. Alors voilà: il a Adhelin qui essaye de s'arracher les doigts avec les dents, à deux mètres sur une paillasse pleine de bestioles et Adhelaag dans ses bras qui n'est pas prête à fermer sa mouille. Sa mère est repartie au Temple: elle a toujours été comme ça, elle n'aime pas la vie. Ses filles, elle s'en fout comme de sa dernière menstruation ; et celle-ci date de neuf mois maintenant. Elle les laisserait crever: ce qu'elle a besoin, c'est d'esclaves. Oh, elle en a: après tout, Pietr en fait partie. Pietr a accepté de lui faire des enfants, puis de les élever. Pas dans l'optique d'avoir des enfants, d'en tirer un bonheur, non. Dans l'optique d'avoir une lignée qui, comme des esclaves, servirait mère Adh dans ses desseins funestes. Alors il se cache là et leur conte combien Adh est grande, Adh est bonne, Adh est douce, pendant qu'Adh déchiquète des gens au Temple. Adhelin va mieux ; elle est moins malade. Elle dort, ce qui est un phénomène incroyable après tout ce qu'elle a enduré. Adhelaag elle, a fini par fermer son clapet. Elle a trois ans maintenant. Elle est moins hideuse qu'Adhelin ; purée, on dirait qu'on a frapper Adhelin au visage avec une massue jusqu'à que tout soit bien plat, bien rabougri. Qu'est-ce qu'elle est moche. Pietr est heureux, quelque part, qu'Adhelaag ne connaisse pas le même sort. Elle commence à se transformer en petite fille, alors qu'Adhelin du haut de ses six ans ressemble toujours à un monstre. Hier soir, il a encore forniqué avec Adh comme un taureau en rût. Il en avait besoin autant qu'elle ; elle veut une troisième horreur et elle veut la nommer Adhelorp. Il n'a jamais vu quelqu'un d'aussi égocentrique et narcissique: ses filles ont toutes un nom dérivé du sien! Mais c'est une voie vers la richesse et la prospérité. Quand elles seront plus âgées, elles auront de grands pouvoirs: il ne peut en être autrement, elles sont les filles d'Adh et Adh est incroyable. Voilà qu'Adhelorp a trois ans. Le temps passe tellement vite. Adhelin en a neuf, Adhelaag en a six. Adhelaag est une belle petite fille. Frêle, mais son visage... On dirait un ange. Pietr l'aime plus que tout. Il tente de la protéger à tout prix. Ils sont serrés dans la grotte. Adhelorp a été gâtée aussi, elle n'est vraiment pas moche. Mais Adhelin continue de ressembler à un ver de terre écrasé à la pelle ; il en est tellement désolé. Même Adh ne la regarde plus, quand elle vient. Elle ne lui offre que son mépris. Elle est tout sauf délicate de toute façon, même avec les deux plus jeunes. Pietr sait qu'elle est ainsi parce qu'elle s'inquiète. Elle les aime aussi, autant que lui, il en est sûr. Mais elle a peur, parce qu'elles n'ont toujours pas développer leurs dons. Adhelaag sait marcher, parler, elle est très intelligente pour son âge et pour le peu d'éducation que Pietr parvient à lui inculquer. Mais pas de don. Adhelin ne bouge pas beaucoup et n'est pas très développée. Elle est toute petite et rabougrie, comme si elle tentait d'offrir le moins de surface possible à ce monde qui tente de la broyer. Adhelorp elle, elle est le contraire de ses sœurs. Elle ne sait pas faire grand chose mais diable, quelle énergie débordante. Elle chaparde en permanence, la grotte sera bientôt trop petite pour elle qui gigote dans tous les sens. Adhelin a douze ans et n'a pas de don. Maintenant, Adh en est certaine, et Pietr le craint plus que tout au monde. Adh parle de l'abandonner, ou de la purifier, mais Pietr ne comprend pas: elle n'a pas pêchée! Elle n'a rien fait de mal. Adh affirme que sa simple existence est issue de leur pêché à tous les deux et qu'elle a le droit de vie ou de mort sur ses filles. Mais Pietr ne veut pas l'abandonner, il l'aime aussi. Il les aime toutes. Adhelin continue de mordre ses doigts et de regarder fixement le mur de la caverne pendant des heures. Mais Pietr sait que dans sa petite tête, il y a tout un monde qui grandit et vit. Derrière ses larges yeux ambres et calmes, il voit la mer danser: et il n'a jamais vu la mer avant! Adhelaag devient mesquine. Elle est peut-être trop intelligente, Pietr pense. Elle joue du sarcasme du haut de ses neuves années comme un vendeur abat ses cartes pour vous vendre ses esclaves. Puis, son raisonnement est aussi tordu que le dos d'un politicien. Elle vous embrouille, vous perd. Il l'aime toujours autant mais la beauté calme a changé vers la beauté intouchable, vers la beauté occulte, vers Adh. Elle ressemble de plus en plus à sa mère. Adhelorp elle, continue ses manèges. Elle parle en permanence, gigote, du haut de ses six ans, c'est une vraie poissonnière: la langue bien pendue et toujours prête à en découdre avec ses deux autres sœurs. Adhelaag et Adhelorp se chamaillent sans arrêts. Voilà, Adh est revenue et a emmené Adhelin. Les autres ont hurlé et Pietr pleurait. Mais quand Adh décide, il n'y a rien qui pourrait la stopper: elle l'a emmenée et Adhelin va être purifiée. Inutile et pathétique, moche et conne, voilà ce qu'Adh crachait d'elle avec véhémence. Adhelin n'avait pas l'air de comprendre, elle est restée calme et perdue dans ses pensées alors que ce démon l'emmenait. Pietr a serré fort Adhelaag et Adhelorp contre lui tandis qu'elles hurlaient à la mort, comme les loups d'une meute qui perdent leurs petits, à qui on arrache l'un de leurs congénères. Adhelaag s'est mis à maudire sa mère et c'est comme si une aura de mal s'était emparée de la grotte ; du haut de ses douze ans, elle donnait l'impression du bourreau qui attend patiemment que le condamné monte sur l’échafaud. Adhelorp elle, rongeait son frein, prête du haut de ses neufs ans à sauter à la gorge de sa génitrice pour l'exécuter. Mais Adh ne revint pas de si tôt et Pietr continua à subvenir aux besoins de ses deux perles si rares, enfermé dans la noirceur étouffante et la tristesse affreuse de la grotte. Adhelaag a seize ans. Elle prit Zandramas quotidiennement, mâchonne sa vengeance. Son don s'est enfin révélé: elle est capable d'envelopper tout son univers dans le noir le plus complet ; en un clin d’œil, elle souffle les bougies et écarte les rayons solaires de la pensée. La grotte ne cesse d'être un terrain d'essai. Adh a foi en elle et pense en faire quelque chose mais elle ne semble pas se rendre compte qu'Adhelaag la hait. Adhelorp aussi cultive sa revanche, elle sait maintenant manier le feu comme pas une. C'est incroyable de voir Adhelaag tout eteindre pour qu'Adhelorp allume tout à nouveau. Adhelaag est partie. D'un coup d'un seul, comme une ombre, elle a disparu. Pietr est en sanglots. Il vient de perdre deux êtres chers aujourd'hui. Adh a été retrouvée égorgée, proprement, comme on égorge une bête blessée à la chasse. Une entaille tout autour du coup, beaucoup de sang. Pietr sait que désormais, on va venir le chercher, lui et Adhelorp. Parce qu'il n'a plus la protection de Zandramas. Il pleure tandis que les fidèles viennent emmener sa dernière fille et le prennent par les aisselles pour le traîner jusqu'à l'autel. Il pleure tandis qu'on l'allonge sur le marbre sanglant. Il pleure tandis qu'il voit Adhelaag penché au-dessus de lui, qui lui déchire la peau, plonge ses cisailles jusqu'au plus profond de ses entrailles. Et comme deux ombres, Adhelorp et Adhelaag disparaissent dans le Dédale et lui ferme les yeux dans une nuit éternelle.
- Acte II - Un charnier familial.
Adhelaag a eu sa vengeance. Gît en pleine rue une silhouette encapuchonnée qui a jadis été sa mère et qui rejoindra la fosse commune devant le Temple sans autre forme de procès. Au Temple, les Fanatiques sont satisfaits: elle devenait trop encombrante, plus radicale que les radicaux, plus dangereuse que les meilleurs des assassins à cause de tout ce zèle, de cette inconscience. Adhelaag prend sa place et c'est naturel: elle est plus réservée mais connaît la maison. On lui offre sa robe, sa capuche, la voilà désormais Prêtresse de Zandramas. Du haut de ses dix-neuf ans, elle est comme un poisson dans l'eau dans cet univers de traîtres, de sacrements. Elle n'a aucun mal à esquiver les estocades assassines des cabales occultes. Sa sœur Adhelorp a besoin de repos, d'un autre air. Elle ne suit pas les préceptes alors on l'enferme, mais Adhelaag ne le voit pas de cet oeil. Elle l'envoie sur les routes, sous bonne escorte. Elle ne s'attend pas à la revoir : mais Adhelorp non plus. Elles n'étaient soeurs que parce qu'elles avaient un même but, une même volonté de se libérer de ce joug intolérable, de cette grotte asphyxiante. Désormais, plus rien ne les attache. Pas même un au-revoir et Adhelaag ne reverra jamais Adhelorp.
Elle contemple sa vie avec une paix intérieure comme elle n'en a jamais connue. Son père gît, démembré, pêle-mêle avec les restes de sa mère, là, à côté d'Adhelin qui est la seule personne qu'elle n'ait aimée. Elle contemple Dédale et sa pénombre inquiétante. Quelque part en elle, la terreur est là, prête à surgir.
C'est en rêve qu'elle survient. Un rêve noir et violent. Un rêve où une lame acérée lui file sous la gorge et Adhelaag sent son liquide vital s'échapper de cette ouverture béante qu'elle essaye en vain de calfeutrer de ses mains. Elles sont brûlantes et le sang passe à travers ses doigts tandis qu'elle suffoque. Voilà qu'elle titube, qu'elle tombe à genoux. A son tour de rejoindre le charnier ; et elle le voit, ce tas d'ossements, ce tas de chair humaines, et ce sont ses ossements, sa chair. Elle voit son visage dans chacun des masques mortuaires, elle voit sa peau pâle sur les morts. Le charnier n'est constitué que de sa personne ; des dizaines de centaines d'Adhelaag saignées, traînées, exécutées. Elle se meurt et les dizaines de centaines d'Adhelaag lui tendent les bras, comme pour l'accueillir dans la mort si sombre et si effrayante. Elle hurle mais rien ne sort plus qu'un gargouillis étouffé du cloaque de sang qu'est désormais sa gorge.
Lui apparaît Zandramas qui, loin de la secourir, lui montre la voie, au-delà du cinquième plateau. Elle lui hurle qu'elle mérite ce mal et que sa mort approche ; qu'elle a le choix de l'attendre ou de la fuir. Adhelaag hurle et c'est sur sa couche, en sueur, qu'elle se réveille, le ventre tordu de douleur et les battements de son cœur aux tempes. Elle n'a plus qu'une idée: partir. Elle prie Zandramas de lui montrer le chemin, elle prie pour que sa vision lui revienne mais elle ne revoit que le charnier composé de ses corps. Adhelaag pleure, parce qu'elle est humaine avant tout et qu'elle est terrorisée. Puis elle s'en va, encore, vers un destin qu'elle ne parvient à entre-apercevoir à travers ces profondeurs de douleur.
- ACTE III -
Elle ne sera pas allée loin, la Adhelaag. Le monde de l'extérieur, elle ne connaît pas, mais ça, elle sait ce que c'est: une cage. Une foutue cage. Et là à côté ? Un marchand d'esclave. Elle ne sera pas allée loin, la Adhelaag. Quelques kilomètres et voilà une caravane qui n'a qu'une envie, vous capturer, vous fouetter, vous enfermer et vous vendre. A côté d'elle, ses compagnons de chaînes sont misérables. Petits, frêles, peureux. Adhelaag elle est frêle mais ni petite, ni peureuse. Elle reste silencieuse, prête à saisir son moment. Mais ils ne s'arrêtent pas. Elle regarde le souffre autour d'eux se changer en herbe et en arbres. En collines luxurieuses, de couleurs qu'elle n'a jamais vu de sa vie. Des verts…verts. Des bleus…bleus. Des rouges…plus sanglants que le sang. C'est un émerveillement étrange qui se mêle à sa haine, à sa peur. Elle ouvre les yeux sur un monde qu'elle ne connaît pas. On la sort de la cage, on la tire par ses chaînes, on l'attache aux autres. La voilà en colonne à traîner ses compagnons, à trimer à travers un boyau au centre de la terre, vers où on ne sait où. Elle marche et son corps n'est plus que fatigue. D'autres se sont écroulés: les maîtres sont venus, leur ont cassé les jambes après les avoir détachés et les ont abandonné là. Adhelaag pense qu'elle peut le faire, alors elle s'écroule. Ils viennent et la frappe mais elle ne se relève pas. Ils la détachent et avec leurs bâtons, sont prêts à sceller son sort mais la voilà qui plonge l'univers dans l'obscurité. Cris et panique: voilà les maîtres dans un noir absolu, toutes torches éteintes et Adhelaag peut fuir. Autant que ses jambes le lui permettent, elle court, tente d'échapper à l'esclavage.
La revoilà dans la colonne, des bleus en plus, un œil qui ne voit plus bien. Ils l'ont battue, encore et encore, en lui hurlant dans une langue qu'elle ne comprend pas. Puis le marchand est arrivé, leur a ordonner d'arrêter, a passé sa langue sur ses lèvres en regardant Adhelaag avec une envie non masquée. Elle lui aurait craché dessus, mais enchaînée, dans la poussière, au sol, recroquevillée comme un animal qui se meurt, elle n'en avait eu la force. Ils ont fait halte là et ses compagnons l'ont frappée à leur tour, lui intimant de ne plus jamais fuir, de ne pas essayer de se révolter. Cela n'amenait que de mauvaises augures: quand l'un fuyait, tous les autres payaient pour lui.
Elle ne pouvait compter les jours, elle ne savait où elle était, ni quand elle allait être vendue ou tuée. Ils avaient parcouru tant de distance dans la poussière qu'elle regrettait être partie du Temple.
Une vieille femme poussait des cris déchirants ; des mouches rongeaient son bras noir et flétri. Un petit garçon chétif claquait ses bracelets de métal entre eux à côté. Adhelaag ne parvenait pas à dormir. Dans l'obscurité, elle voyait le feu des marchands au loin. Ils festoyaient, chantaient. Ils allaient et venaient avec d'opulentes gourdes d'alcool. Certains venaient parfois jusqu'aux maîtres et leur ordonnait de prendre une esclave. On entendait alors d'effroyables hurlements tandis qu'ils traînaient une malheureuse jusqu'au feu, jusqu'à une tente. Les hurlements continuaient dans la nuit tandis qu'elle se débattait vainement. Petit à petit, ils se faisaient moins forts, entrecoupés de coups rudes et secs. La plupart ne revenaient pas. Celles qui revenaient étaient muettes, les yeux presque révulsés. Elles imploraient leurs dieux les mains jointes, dans la douleur.
Une nuit, d'autres cris se mêlèrent à la routine de la caravane. Dans les galeries, on entendit des hululements longs, suivis de sifflements courts. Puis de longues plaintes de mourants, d'hommes qui tentent de s'organiser et qui tombent sous les flèches ; des lames qui tranchent dans la chair. Les esclaves geignaient. Certains soufflaient des rumeurs d'espoirs: des Travelers! disaient-ils, mais Adhelaag ignorait tout de ce qui se passait. Cela courrait en tous sens, dans l'ombre. Les feux s'éteignirent et Adhelaag tira sur ses chaînes, priant pour avoir une occasion nouvelle de s'échapper.
Mais ces gens là n'avaient rien à voir aves des Travelers. Des brutes, des bandits, tout au plus. Ils ne détachèrent pas les esclaves et firent comme les marchands: ils les frappèrent, les violèrent, jouèrent avec comme le chat joue avec une souris sur le point d'être dévorée, de cette manière cruelle mais si peu consciente. Adhelaag crachait sur Zandramas. Comment une telle déesse pouvait-elle l'avoir ainsi abandonnée. Elle allait finir là. Elle repensa au charnier de ses corps, elle repensa à Adhelin sa seule aimée, à Adhelorp et sa flamme, à Pietr et son amour dément. Elle repensa à son aliénation, à la grotte.
Soudain, ils voulurent jouer avec elle. Ils vinrent, déchirèrent ses vêtements, la trainèrent par ses chaînes qui la meurtrissaient. Mais elle était détachée des autres: et avec cette fureur animale, ce besoin de survie primitif que tout être humain a encore en soi après toutes les horreurs qu'il vit, Adhelaag les enveloppa de son manteau de pénombre et d'atrocités et courut. Encore et encore, à toutes jambes. Elle s'écroula, se releva. Trébucha, encore et encore. Se releva, encore et encore.
Au petit matin, elle s'effondra et ne se releva plus. Elle dormit des heures durant, le soleil frappant durement sur sa peau nue. Lorsqu'elle eut rattrapé des dizaines d'heures d'affreux traitements, couchée dans l'herbe, elle put constater qu'elle était libre. Qu'elle avait quitté le cinquième plateau depuis bien longtemps désormais et qu'elle ne savait pas où elle se trouvait. Enfin, qu'elle ne parlait pas la langue du pays et que le hameau en contrebas n'indiquait pas qu'elle puisse y dénicher un quelconque allié.
- Acte IV -
Ce n'est pas très dur: on lui montre une, peut-être deux fois et voilà qu'elle le reproduit. Elle n'est pas spécialement doué mais la tâche est simple. Passer le chat entre les fils, encore et encore, et à force, elle tisse un rideau, un tapis. Les autres femmes lui montrent quand elle a du mal, lui sourit. Elle ne répond jamais, parce qu'elle ne les comprend pas et ne parle pas comme elles. Mais elles sont douces et petit à petit, elle arrivera à communiquer avec elles, elle en est sûre.
Personne ne sait vraiment d'où elle vient mais c'est bien ainsi. On lui a demandé son nom, alors elle leur a répondu, mais cela ne les a pas satisfait. Ils l'ont pris pour une simple d'esprit. Qui n'a pas de nom, hein? Puis ils ont confondus, ils se sont dit que probablement elle ne voulait pas dire Adhelaag mais Adèle Haag. Alors tout le monde la nomme Adèle et elle y répond. La femme qui tient la bâtisse a un grand cœur. Elle ne la paye pas mais elle la nourrit. La nuit, elle va dormir au couvent de Tal qui accueille les personnes dans le besoin.
Elle vit une vie bien étrange. Mais personne ne sait et c'est tant mieux. Adhelaag est certaine qu'ils ont vu les marques des chaînes, qu'ils savent qu'elle vient de l'autre côté de la frontière. Mais ils ne savent pas qui elle était, ce qu'elle a fait. Ce qu'elle aurait du devenir.
Le temps passe et Adhelaag sait tisser. Petit à petit, elle apprend à parler. Sa langue natale commence à s'estomper mais elle trouve cela parfait: avec qui pourrait-elle la parler, de toute façon ?
Voilà qu'on ne veut plus d'elle. Maintenant qu'elle a commencé à parler, les gens la trouvent désagréable. Loin de la jeune femme apeurée et prostrée qu'elle était à son arrivée, elle a repris du poil de la bête et c'est une garce. Elle est froide, sarcastique, mesquine. Elle cherche les ennuis. Alors elle quitte le couvent, elle quitte son emploi et se dirige au plus proche.
VI. Et le joueur, c'est qui ? n_n
Ton p'tit nom c'est... Node° ou plus généralement ZnJK pour mes pseudonymes, Guillaume pour mon prénom. Tu as quel âge ? 21 ans. Tu nous as connus comment ? Par Haerith sur S.O.S. RPG. Et alors, c'est cool LMDP ? Parce qu'on peut jouer un personnage mauvais et c'est pas possible partout, alors oui. Puis c'est joliment fait et y'a matière à conflits dans l'univers.
Crédits de l'avatar :Thienbao pour l'avatar ; la musique en tête de présentation est Firelink Shrine de Motoi Sakuraba (OST de Dark Souls, jeu que j'adore autant pour sa difficulté que son univers).
Dernière édition par Adèle Haag le Lun 7 Oct - 6:40, édité 1 fois
Tal
Celui Qui Aime
Messages : 194 Date d'inscription : 01/06/2013
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Dim 6 Oct - 19:25
Bienvenue officiellement ! Désolée j'ai mis un peu de temps à répondre >.< (c'est Haerith de S.O.S rpg)
J'aime trop ton personnage ! Ca va faire du bien d'avoir un méchant \o/ Par contre : "Adhelaag n'étant pas particulièrement douée avec une paire de ciseaux" les ciseaux n'existent pas au Val ! Parle plutôt d'un couteau ou d'une lame fine, style rasoir.
J'ai pas trop le temps de lire ton histoire là, je le ferai pendant les vacances ou le week-end prochain ! Si tu as des questions n'hésite pas !
Adèle Haag
Newbie en pyjama
Messages : 6 Date d'inscription : 29/09/2013 Age : 32
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Lun 7 Oct - 6:43
J'ai modifié, merci! Cela dit, c'est étrange de ne pas avoir de ciseaux, c'est très pratique pour un tas de disciplines et dérivé de nombreuses manières (couper les cheveux certes, mais le tissu aussi, le papier, pour raccommoder, puis les cisailles pour la viande, les plantes aussi, etc...). Et ça existe depuis très longtemps, les ciseaux, donc d'un point de vue background, on pourrait l'inclure. M'enfin, je respecte tout à fait qu'il n'y en est pas! x)
Je n'ai toujours pas fini mon histoire, honte à moi.
Tal
Celui Qui Aime
Messages : 194 Date d'inscription : 01/06/2013
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Ven 11 Oct - 12:00
On va faire des recherches sur les objets qui existent depuis un certain temps, ainsi qu'une liste non exhaustive pour les répertorier alors ! Tu nous donnes du travail en plus, là ! xD
Pas de soucis !
Tal
Celui Qui Aime
Messages : 194 Date d'inscription : 01/06/2013
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Mer 27 Nov - 15:51
Bonjour ! Où en es-tu dans ta fiche ? L'as-tu terminée ? ^^ Si tu as des problèmes n'hésite pas à nous en faire part !
Adèle Haag
Newbie en pyjama
Messages : 6 Date d'inscription : 29/09/2013 Age : 32
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Mar 3 Déc - 22:36
Je t'envoie un message privé de ce pas.
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Adèle Haag
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