Coutumes et justice
Les Valyriens ne se sont pas contentés d'inventer une nouvelle langue et de nouvelles fêtes nationales. Les coutumes habituelles ont été abandonnées et d'autres les ont remplacées. Il est facile de comprendre ce désir de renouveau et d'individualité : après toutes les horreurs vécues à la surface, les Infectés ne souhaitaient probablement rien d'autre que se détacher de leurs bourreaux. Or, quoi de mieux pour cela que s'inventer un monde unique duquel ils ne feraient pas partie ?
Mariages et divorces
L'union de deux personnes est un événement important dans la vie du Valyrien lambda. En règle générale, seuls les plus humbles ont le loisir de se marier par amour, car les Maisons Nobles unissent leurs héritiers en espérant conclure quelques contrats ou traités profitables pour leur commerce familial.
Chez les plus humbles comme chez les familles aisées, le mariage est précédé de fiançailles. Celles-ci peuvent durer plus ou moins longtemps, mais il faut savoir que les fiançailles sont l'équivalent de la « phase de séduction » sur la surface. Les deux jeunes personnes se voient, l'une d'entre elles séduit l'autre, lui fait une cour effrontée jusqu'à ce que l'intéressée dise oui. Les fiançailles n'ont donc rien de définitif, il s'agit plus d'un simple « flirt » sans conséquences. Sans conséquences, certes, mais pas pour les jeunes gens issus de la noblesse : leurs parents leur conseillent généralement de répondre positivement ou négativement à certaines avances, les jeunes n'ont donc pas tellement voix au chapitre. Ou, dans tous les cas, n'osent guère se rebeller contre l'autorité parentale...
• Dans les Maisons Nobles...La cérémonie est la plupart du temps faste et majestueuse. En effet, le mariage est l'un des moments où une famille peut prouver aux voisins à quel point elle est riche et possède beaucoup de moyens, les invités assistent donc à une démonstration poussée d'opulence. Rien n'est laissé au hasard : la décoration, la nourriture et les costumes sont choisis avec soin. L'impression faite durant le mariage pourra être favorable à la famille plus tard ou, à l'inverse, lui causer du tort.
Les époux se disent généralement « oui » dans un endroit clos, que ce soit dans un Temple ou dans une cathédrale possédée par l'un ou l'autre des deux partis. La cérémonie en elle-même reste plutôt sobre : un Dévot unit les deux jeunes gens en leur faisant réciter tour à tour un texte sacré. À noter que les époux n'ont pas le droit de se regarder durant tout l'office. Ils se tiennent côte à côte mais ont interdiction de ne serait-ce que tourner la tête l'un vers l'autre. Cette absence de regards symbolise la confiance mutuelle. Toutefois, le peuple rit de cette coutume. Ils ne voient en elle qu'un simple prétexte instauré par les nobles pour que le marié ne prenne la fuite en voyant le visage de sa future femme. Promettre la fidélité à un être hideux serait, semble-t-il, difficile. Ce n'est qu'après avoir échangé leurs vœux que les mariés sont enfin autorisés à se tourner l'un vers l'autre et à accrocher sur le col du partenaire une petite broche en pierre précieuse. Si la mariée ne possède pas de col, son époux l'accroche sur son collier en guise de pendentif.
Durant le cérémonial, le couple est vêtu des mêmes étoffes et des mêmes couleurs afin de prouver son harmonie. Il s'agit la plupart du temps de couleurs claires, telles que le blanc ou les teintes pastels. La femme est couverte de bijoux et l'homme se tient droit et très digne. Ils se montrent et paraissent plutôt que de ressentir les choses mais ne s'en aperçoivent pas.
Les fêtes annexes se poursuivent plusieurs jours, et les mariés ne sont alors plus qu'un prétexte pour boire, conclure quelques contrats alléchants ou faire des rencontres intéressantes. Les invités offrent plusieurs cadeaux à l'heureux couple, et c'est là encore un bon moyen pour attirer l'attention. À chaque mariage, les invités se creusent la tête pour trouver le présent qui sortira du lot.
Les mariages dans la noblesse restent pourtant très archaïques et conservateurs. Contrairement au peuple, les nobles refusent les mariages homosexuels. De plus, de vilaines rumeurs courent sur les personnes qui auraient perdu leur virginité, mais celles-ci sont distribuées au petit bonheur la chance et touchent parfois des jeunes gens ou jeunes femmes parfaitement honnêtes qui n'ont rien à voir dans tout ça.
Concernant le divorce, les choses restent tout aussi strictes. Puisque ce sont généralement les parents qui incitent leur enfant à se marier, il est très rare qu'ils voient d'un bon œil de le voir divorcer. S'ensuivent donc menaces, désapprobations équivoques et autres paroles sèches et désagréables afin de faire changer d'avis la jeune personne concernée.
Si malgré tout la-dite personne souhaite vaille que vaille divorcer, elle doit alors convaincre sa moitié de se rendre dans un Temple, où un Dévot officiera une cérémonie. Celle-ci est loin de ressembler à celle du mariage : aucun faste n'est permis, et il n'y a la plupart du temps aucun invité, sauf peut-être un ou une amie très proche. Le Dévot lui-même semble réprobateur à cette idée de séparation, tout est fait pour que la personne ayant déclenché tout ça se sente mal à l'aise. Ensuite, elle est généralement reniée et déshéritée par ses parents qui ne le ou la considèrent plus comme leur enfant. La personne est parfois accusée de trahison et il n'est pas rare qu'on lui jette des légumes moisis ou des injures. En effet, lorsqu'un mariage est rompu, les contrats le sont également...
On comprend donc pourquoi la majorité des mariages nobles tiennent jusqu'au bout. De plus, il est impossible pour deux personnes divorcées de se remarier par la suite.
• Dans les familles humblesC'est durant plusieurs semaines que les réjouissances vont durer. Il s'agit d'un événement important, non pas à cause des opportunités qu'il ouvre, mais car il signifie le bonheur de deux personnes. En effet, les jeunes gens issus du peuple sont plus libres de leurs choix que les nobles et peuvent refuser une demande en mariage tout comme l'accepter par amour.
Vêtus très simplement, les amants se marient en extérieur, que ce soit dans un pré ou auprès d'un Temple. Seule la famille et les amis sont invités, car on privilégie l'intimité à l'opulence. Le marieur peut être un Dévot comme le père de la mariée, il n'y a là aucune obligation car les nobles considèrent les mariages du peuple comme moins importants que les leurs, et ils prétendent que Tal n'en a que faire de savoir s'ils ont été célébrés par un homme de religion ou non. Les fiancés boivent une gorgée de vin et placent la coupe entre leurs mains jointes. Le marieur lie alors leurs poignets avec une cordelette, et ne l'ôtera qu'après que les jeunes gens aient prononcé leurs vœux. Dans cette coutume, le raisin symbolise la fertilité et promet au couple un avenir heureux, tandis que leurs mains liées représentent leur union et le fait qu'ils appartiennent l'un à l'autre. Ici, les époux ne s'échangent aucune bague ou broche, mais un long baiser, chose qui serait considérée comme inconvenante dans un mariage noble.
Ensuite, les familles se retrouvent sous un grand chapiteau et plusieurs soirées de fêtes, de danses et de chants s'ensuivent, jusqu'à ce que chacun soit rentré chez soi. Les mariés doivent attendre le départ du dernier invité avant de consommer pleinement leur mariage. Toutefois, rien ne les empêche de passer la nuit ensemble avant la cérémonie...
Les mariages homosexuels sont acceptés et ne sont pas considérés comme contre-nature : pour le peuple, chacun est en droit d'aimer qui il veut, peu importe le sexe ou la condition de la personne concernée.
Les proches offrent généralement des cadeaux pratiques qui aideront le couple dans la vie de tous les jours : de la vaisselle, du linge, du mobilier...
Le peuple est moins fermé que la noblesse vis à vis du divorce. Les deux personnes concernées se rendent auprès d'un Dévot (ici, il faut obligatoirement un homme ou une femme de religion pour officier) et, dans un geste symbolique, rompent un lacet semblable à celui qui est noué autour de leur poignet durant leur mariage. Après quoi ils signent tous deux une feuille stipulant que la séparation est officielle. Le divorce n'est pas mal vu au sein de la communauté et est totalement libre. Il est possible de se remarier après un éventuel divorce.
• Au Dédale...Il n'y a là pas vraiment de règles à suivre : chacun est libre d'épouser qui il veut. Même la notion de mariage reste floue là-bas, étant donné que les Fanatiques ne remplissent pas l'office. En règle générale, on assiste majoritairement à du concubinage puisque les épousailles sont loin d'être officielles et que la plupart des amoureux ne désirent pas se prendre la tête pour aussi peu. Du même coup, il n'y a pas de divorce à proprement parler, et les moins scrupuleux sont libres de flirter ouvertement avec plusieurs femmes en même temps, engendrant plusieurs enfants un peu partout, avant de disparaître sans un mot. Ce n'est d'ailleurs pas un fait si rare que ça...